un prof au cameroun

saison 2 et son quotidien

Salut à toi ami, ici Douala ici yo de Douala,

Ça fait un mois que je suis de retour et j’ai l’impression de n’être jamais parti d’ici. Je commence à avoir mes repères mes habitudes ici. Une fois que notre vie est ritualisée elle ressemble à celle de tant d’autres. Non ?  Même si je conçois que mon quotidien diffère de celui que je vivais en France.

Je suis donc installé à Bali, un quartier populaire de Douala, sympathique. Je me sens bien. Le seul petit point négatif, c’est trouver le soir des motos pour sortir. Pas facile. Peu passent dans ma rue. Alors je patiente sur mon un bout de semblant de trottoir et envoie des « mmmmmch » lorsque j’aperçois quelconque moto. Par contre le jeu le soir et de deviner dans la pénombre, si une seule ou plusieurs personnes sont sur la moto.

J’ai donc repris le boulot. Je bosse comme un fou, nouveau niveau, deux chorales à gérer, des ateliers de remédiation en collège en projet. Bref, du taf, du taf. C’est pourquoi vous disais-je que mon quotidien est assez ritualisé, et surtout assez routinier. Quoiqu’il en soit, je me booste pour retrouver une activité musicale pour moi. Je veux prendre des cours de guitare. Finie l’aventure avec Lam. J’en garde de très bons souvenirs, le soutiendrai mais pas de show business pour moi !  

D’ailleurs pendant que je vous écris, il est là sur le canapé et m’a demandé de regarder le foot à la télé.

A la télé oui ! Oui j’ai craqué, j’ai pris canal sat’. Une télé était dans l’appart. Donc Lam regarde le foot. Je ne crois pas qu’un jour j’adhérerai à ce sport, vraiment. Le bruit des supporters m’insupporte. Hurle, ami fan de foot. Mais no way !

Bref, donc Lam et moi passons encore du temps ensemble et ça me fait plaisir qu’il me rende visite. On rigole bien ensemble,  Il me fait rire. Hier, il passait et je regardais, n’oubliez pas les parles. Ohh c’est bon molo !!!

Bref, je lui explique les règles, lui dis parfois que ce que vient de dire nagui est une blague, c’est pour ça que les gens rient. Oui l’humour ici est bien différent du notre. D’un  seul coup, Lam  s’exclama, pour ne pas dire s’insurgea : « Mais là c’est corrompu !!!! »

Pour lui, comme on ne voit pas l’argent, le candidat ne l’aura pas. Comme dans les émissions camerounaises. D’ailleurs, j’ai rencontré Maryline, une p’tite nana qui a fait Africa star (= star académie).  Elle fut finaliste et a remporté 2 000 FCFA (= 30€), elle a même du payer le taxi pour sa concurrente (éjectée avant-dernière) qui n’a rien gagné ! Des petits moments comme ceux-ci me montrent bien que je ne suis plus en France.

Le décalage et là. Le tout c’est de vivre avec et de se l’approprier, ou du moins en adopter certains rouages.

Par exemple, tu n’as pas de caisse, si tu ne veux pas te prendre la tête avec le ben skin le matin (je ne suis pas du matin), avoir les expressions locales, les prix toujours en tête de tes frères camerounais, te fait gagner un temps incroyable.

J’entame ma seconde année et je vois bien que je me suis familiarisé avec tout un tas de choses ici. D’ailleurs je ne me rends plus compte,  je n’ai plus conscience, que certaines choses sont parfois vraiment folkloriques. Tant de choses qui me paraissaient vraiment étrangères l’an passé, me semblent bien familières à présent. Prendre la moto, comme je viens de le faire, allez au marché central, là où y a tout plein de gens, le marché à l’africaine par excellence, et je m’y fonds tel un poisson dan l’eau. Je me déplace dans un élément qui passe plus pour être le mien ; Marché dans ces rues au relief varié ne me pose quasiment plus problème. Au marché, les vendeurs que je fréquentais auparavant m’ont reconnu, et hop direct, pas besoin de discuter des prix pendant des heures. Tout devient plus simple.

Yo est à présent quasi  Camerounais.

Attention défaut…. La ponctualité. Plus justement, le manque de ponctualité. Je commence à être contaminé. Help !!! Je ne suis plus à l’heure suisse !  D’ailleurs ici, la plupart des camerounais ne comprennent pas que nous soyons tant à cheval sur l’heure.

Ce qui change… Le soir quand je regarde le grand journal, je me sens un peu en France ; Pas de là à mettre un pull par solidarité, tout de même !  Même quand je regarde l   a météo !

J’espère que tu vas bien, et j’écrirai « prochainement »

On dit quoi ? (expression d’ici)

Yo de Douala

 

 

PS: je viens de passer une super soirée dans un "cabaret" de deido. Ici les cabarets, c'est des bars avec des concerts en live. J'étais avec Cécile et Pierre un pote camerounais. Du coup, nous avons dansé avec Cécile. Impossible de passer inaperçus. Nous sommes allés devant tout le monde et les gens ont faroté. Ils viennent et te collent des billets sur le corps, le front les fesses etc... Je me suis fait quand même 3 000 FCFA! Des coupures d'électricité, en veux-tu en voilà... Bref, les micros se coupent et le batteur et les percussionnistes se lancent dans des solos. Vraiment épiquement typique!!! C'est ça aussi Douala et les samedis soirs!



19/11/2011
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