un prof au cameroun

prise de marques

Les jours se suivent, se ressemblent sans être identiques, c'est speed, j'essaie de tout faire à fond. De profiter, de découvrir un maximum.

 

la rentrée des classes me prend beaucoup de temps. Les élèves arrivent de manière échelonnée, j'accueille des nouveaux quasiment quotidiennement. mes élèves sont d'origine très diverses. Une diversité qui enrichit mes cours. Les cours de géo prennent une superbe dimension.

 

Prermière nuit avec plus de 6 heures de sommeil. Je crois que je me suis rarement senti autant crevé. Faut dire que le soir une fois sorti de l'école 19H tu as envie de profiter et de sortir un peu histoire d'évacuer la pression. Oui je parle de pression, car étant dans une école privée tu as des obligation de réussite. Les élèves sont issus d'un milieu très privilégié. Nous formons l'élite de demain, je ne blague pas. Je lis les fiches de renseignement des élèves et là la claque, paye les jobs des parents....

 

A part le boulot, je découvre des rads supers sympa où tu t'en mets plein la panse pour 2€, alors à quoi bon faire la popote le soir.

 

Cette semaine nous avons embauché notre femme de service, Christine, elle nous fait le ménage et la cuisine, pour un temps plein cela nous reviens à 30€.

 

Le smic au Cameroun est de 400F/mois. Ce qui fait: 60€.

Cela se passera de commentaires!!!

 

Je discute avec pas mal de Camerounais rencontrés au hasard des sorties. Et le choc de la découverte est parfois là. Un autre continent, un autre pays, une autre culture.

 

Le rapport homme femme n'est pas le même. Pénylène pourrait être mariée une bonne dizaine de fois depuis notre arrivée.

 

Je commence à me meubler, je vais me balader au hasard, je tombe sur un marché et je trouve un artisan et passe commande.

Faire du commerce ici n'a rien a voir avec ce que je connaissais. Il faut prendre le temps. Négocier, c'est démontrer à ton interlocuteur qu'il est important pour toi et surtout que son business est de valeur.

 

Hier j'étais invité au baptême du fils de Soulé (le facilitateur). Alors là, tu te sens vraiment différent, je crois avoir saisi ce que peuvent ressentir les étrangers fraichement débarqués en France. L'accueil  fut vraiment chaleureux. Pourtant j'étais mort de chez mort, la veille j'avais un peu abusé lors d'une soirée chez Flo et Nico des collègues. Je me suis alors dis, ok t'es dead mais profite. La musique résonnait, percussions et guitare africaine de sortie. Les femmes et les hommes ont dansé toute la journée, la fête allait se terminer à l'aube (sans moi ;-) ). Les chants traditionnels étaient superbes ancrés d'anecdotes du village originel de Soulé. C'est Moustapha (un jeune Camerounais que j'ai rencontré lors de la journée-soirée) qui m'a traduit et expliqué tout cela; Mous' c'est le petit de Soulé, Soulé est son grand. En fait ils sont du même village et Soulé a fait de son petit Mous, il l'a pris sous son aile et l'a conduit à la ville. Dans son village il est difficile de vivre et d'évoluer. Je n'ai pas tout saisi, mais ce que j'en retiens c'est quouiqu'il en soit, même si certains quittent leur village ils se donnent un point d'honneur à en perpétrer les traditions, la cultures, les us et coutumes ainsi que le dialecte. D'ailleurs j'ai diné entre deux femmes qui m'ont parlé en dialecte et qui avaient du mal à comprendre que je ne les comprenais pas. On s'est bien fendu la pomme en tout cas.

 

Mous' rêve d'Europe et aimerait vivre comme un blanc. C'est vraiment riche de rencontrer des gens comme lui, l'échange est surprenant et impressionnant. par contre, sachez famille et amis que nous sommes frères à présents (lol) et que vous devrez l'accepter chez vous. J'aurais beaucoup de mal à faire le récit de cette démonstration-explication. Mais Mous a voulu m'expliquer que c'était ainsi, que des choses ne pouvaient être expliquées, et que notre rencontre devait nous apporter à tout les deux  je ne sais quoi.... bref ;)

Par contre il voulait que je l'accompagne dans les boites typiques, voir des femmes nues danser... NO WAY !!! Je prefère les boubous

 

La soirée de vendredi fut vraiment super aussi, j'ai découvert des collègues sympas, hyper fêtards!!!!

En rentrant en taxi avec Pény en taxi, nous sommes fait arrêter par les flics, Pény avait ouvert la portière car le taximan voulait 5 000 au lieu de 1500. Bref, une expérience dont je me serais bien passé. Le chauffeur de taxi pas super cool et les flics non plus. Pény était, on va dire, dans un état d'ivresse avancé, et ne voulait pas leur donner son passeport sans être certaine qu'ils étaient réellement policier.

Franchement, j'ai eu les boules, je me suis dit que nous allions finir au trou.  Surtout après tout ce que nous avons appris par les collègues.

Des règles, des précautions sont vraiment à prendre. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, je ne veux pas vous faire peur. Mais ici ce n'est pas l'Europe!

 

Voilà encore quelques mots sur ce que je vis.

 

Je suis loin, vis une superbe expérience, le plus dure c'est de vivre pleinement tout cela sans être submergé par le sentiment de dépaysement négatif chargé de manque des siens.

 

Encore une fois merci pour vos petits mots et vos pensées qui me touchent....

 

Free hug

 

Yo



19/09/2010
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